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Nini, le marcassin.

C’est en pleine journée au bord d’une route de campagne au milieu des vignes que j’ai vu ce « truc » tout bizarre qui titubait…plus petit qu’un chien, de loin on aurait dit un chat tigré avec un pansement sur la tête.

Je me suis arrêtée, et là j’ai vu : c’était un tout petit marcassin avec un sac de chips sur la tête !!!!

Il avançait droit devant lui sans rien y voir et pour cause : sa tête était enfilée jusqu’au poitrail dans ce fichu sac. J’ai d’abord regardé autour de moi car on aurait dit une blague !!! Elle est où la caméra !?

Quand je l’ai soulevé, il s’est mis à crier de peur. Si petit et tout seul, par réflexe je l’ai mis dans ma voiture, j’avais justement un Kennel, et bien entendu je lui ai enlevé son sac de chips. Il avait dû chercher à manger au fond, incapable d’en sortir sa tête.

Une fois à la maison branle-bas de combat pour du lait qu’une amie m’a amené, un biberon, et cette petite chose a tété goulûment. Depuis combien de temps avait-elle (eh oui c’est une fille !) ce sac sur la tête ? Depuis combien de temps n’avait-elle pas mangé ? Confiante, à peine craintive, elle s’est endormie dans le Kennel rempli de foin.

Ce n’est que le lendemain matin que j’ai réalisé que j’étais dans une belle galère : qu’est-ce que j’allais en faire ? Parce que si tout le monde vous dit que c’est super mignon, que c’est bien de l’avoir ramassée parce que sinon elle serait morte (eh oui trop petite pour se nourrir seule) eh bien tout le monde est aussi bien content que ça vous arrive à vous et pas à eux !!! Et en même temps ça n’arrive qu’à moi !!!!

Détenir un animal de la faune sauvage est illégal et passible d’une amende. J’ai donc appelé en premier lieu les gardes de l’ONCFS pour les prévenir, en proposant de trouver une solution pérenne.

J’ai passé des dizaines de coups de fil, envoyé des mails, contacté des parcs ou des zoos qui n’en veulent plus, des parcs spécialisés dont j’ai appris qu’ils les prenaient pour les dégommer ensuite lors de chasses privées. Bref la galère !

Pour un particulier qui souhaite garder un sanglier, il peut y avoir dérogation, à condition de prévenir les gardes de l'ONCFS, de le castrer pour un mâle et dans tous les cas de l’identifier par puce électronique. Bien entendu il faut un endroit adapté, bien clôturé.

Un sanglier s’éduque comme un chien, c’est un animal très intelligent, gentil, affectueux et joueur, mais avec une force incroyable ! A la maison nous avons plusieurs chiens récupérés, de type Nivernais ou Bruno du Jura alors avec un sanglier vous imaginez ! Impossible de la garder.

De coup de fils en coups de fils, j’ai fini par contacter Marie Noëlle Baroni qui voulait bien de mon petit bout, à condition qu’elle soit en règle.

Marie Noëlle Baroni est une professionnelle qui travaille avec les animaux de la faune sauvage notamment pour le cinéma et la publicité. Elle a une autorisation préfectorale, un certificat de capacité pour la détention très règlementée des blaireaux, sangliers, renards et autres lynx…

Le problème c’est que si pour un particulier une dérogation c’est assez « simple » comme procédure, en revanche quand c’est un professionnel parce qu’il travaille avec du public c’est beaucoup plus complexe. Les gardes de l’ONCFS m’ont accompagnée dans cette longue démarche, le procureur a validé le dossier…ouf !

Le temps des allers retours administratifs, Nini 1,3kg au départ a pris 3,5kg ! Soit un joli bébé de 4,8kg tout de même !!!! Un bébé qui a tété des dizaines de biberons, trop mimi la petite mais pas commode quand elle a faim, fait beaucoup de câlins : elle adore les gratouilles sur le ventre, dormi beaucoup aussi, bah oui ça reste un bébé.

La chambre d’amis devenant un peu exiguë et n’étant de toute façon pas franchement adaptée, Goupil Connexion a gentiment accepté de prendre le relai avec un box rien que pour Nini en attendant le sésame pour que je puisse l’amener chez Marie Noëlle Baroni. Un vrai 4 étoiles !

Une fois les papiers signés et enregistrés nous avons pu récupérer Nini pour l’amener près de St Rémy de Provence dans sa nouvelle maison. Un peu timide au début, maintenant Nini a pris ses marques, notamment grâce à sa meilleure copine de quelques mois son ainée qui s’appelle Rosalie….

Tout est bien qui finit bien pour notre petite protégée, Nini va avoir une chouette vie !

Un grand MERCI à :

Marie-Noëlle Baroni qui a accueilli Nini, Marie-Pierre Puech et l’hôpital de la Faune Sauvage qui a hébergé Nini, Julie et Fanny qui ont câliné et pouponné Nini durant son séjour, Dominique Châtelain (Clinique vétérinaire de Gignac) qui a fourni la puce NAC, Josy qui nous a aidés pour les biberons, Caroline de la LPO, Laurent Retière de l’ONCFS pour sa bienveillance et son aide dans cette affaire.

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